L’école des femmes

Aujourd’hui j’ai pris un coup de vieux dans la gueule. Un méchant.

Pour ceux qui m’ont connu sous d’autres pseudo dans une autre vie, on ne peut pas dire que je sois un Don Juan (tu le vois le lien avec le titre. On m’appelle Poquelin).

Différents traumatismes ont fait que j’ai raté la plupart des arrêts du bus de la vie amoureuse. Ce qui la plupart du temps de me perturbe pas plus que ça.

Mais de temps en temps, je me dis que si la plupart des humains trouvent le besoin de se caser, je dois manquer quelque chose. Et puis, dans la vie, un de mes moteurs, comme bon nombre d’entre nous, c’est le regard que les autres posent sur moi et mes interactions avec autrui. Du coup, j’ai besoin pour faire des choses d’avoir une muse, une femme qui m’oblige à ne pas passer tous mes week-ends sur mon canapé.

Non pas que je me mette alors à avoir une copine, encore moins à me mettre en couple. J’ai juste besoin de fixer mon imagination débordante sur quelqu’un et de me dire qu’il pourrait se passer quelque chose. Et quand quelque chose pourrait se passer, je me trouve des excuses, je trouve à ma muse des défauts et je passe à quelqu’un d’autre. Et ce depuis des années. Comme dirait quelqu’un de ma connaissance, plus ça change plus c’est pareil.

De temps à autre également, par ennui probablement mais également pour alimenter la machine à rêve, je me connecte sur Internet pour tenter de faire des rencontres. Ça arrive environ tous les 6 mois. Parfois ca débouche sur des rencontres. Qui aboutissent rarement.

Sachant que ça fait un an et demi que je vis ici, à un rythme d’une rencontre tous les 6 mois, j’en suis à ma troisième rencontre.

La première prenait des cours le soir et les week-ends en plus de son boulot. Auxquels elle rajoutait des entraiment de triathlon. Oui à LA, tout le monde fait du triathlon. Du coup, la dame n’avait pas une minute pour avoir un mec. Exit la numero uno.

La numéro deux n’étudiait pas et ne passait pas son temps libre au sport. Mais elle avait un boulot pour s’occuper quand son agenda mondain était calme. Du coup, elle voyageait tous les week-ends aux 4 coins des Etats-Unis, prenait de nombreuses vacances au Mexique, en Asie… Exit la numero duo.

Entre la numéro deux et la numéro trois, il y a eu un peu plus de temps. J’ai un moment flirté avec une nana du boulot. Maintenant qu’elle n’a plus de mec, ça ne m’intéresse plus. Elle est très jeune, on bosse ensemble et on est aux Etats-Unis et elle n’est pas franchement intelligente.

J’ai aussi fantasmé sur une connaissance, physiquement intelligente et qui, après plusieurs conversations, est intéressante et intelligente. Mais nos caractères ne sont apparemment pas compatibles et elle vie à perpète.

Du coup, je suis retourné online. Un profil a attiré mon attention. J’ai tenté une approche. Le courant passe bien. Aujourd’hui, première rencontre.

C’est là que j’ai pris un coup de vieux. La demoiselle est certes plus âgée que moi, mais pas de beaucoup. Elle fait son âge et ça m’a fait prendre conscience du mien.
J’ai la chance de faire plus jeune que mon âge (ou les gens disent ça pour me flatter), même si depuis une semaine je me laisse à nouveau pousser la barbe. Car la barbe vieillit. Barbe qui tire de plus en plus sur le gris. Comme mes cheveux. Ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille.

Et ici, je traine majoritairement avec analystes, qui sortent tout juste de maitrise et qui ont entre 23 et 26 ans. Du coup, au bureau, les mecs qui ont une femme, des enfants, qui perdent leurs cheveux, je les mets dans les quarantenaires. Alors qu’ils n’ont qu’un an de plus que moi en réalité. Bref, je n’ai plus 20 ans et aujourd’hui, c’est un de ces jours ou je m’en rends compte.

A part ça la rencontre s’est bien passée. Même si pour une fois, ce n’est pas moi qui ait accaparé la conversation. Car comme vous pouvez le constater je suis d’un naturel bavard et il me faut beaucoup de mots pour exprimer une idée.

Mais lors de rencards, je passe pas mal de temps à analyser tout ce qui se passe et je me demande ce que je suis censé éprouver. Je ne sais pas si c’est moi, mes traumatismes, mon inexpérience, mon imagination ou que sais-je encore, mais j’ai l’impression de n’éprouver aucun sentiment. Comment naissent les sentiments entre deux personnes ? Il me faut en général deux-trois rencards pour vraiment m’intéresser à quelqu’un. Et ensuite ça va rarement plus loin.

Suis-je un sociopathe ?

« La personnalité antisociale est un trouble de la personnalité caractérisé par une tendance générale à l'indifférence vis-à-vis des normes sociales, des émotions et droits d'autrui ainsi que par un comportement impulsif. Le terme de trouble de la personnalité antisociale est utilisé par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR), publié par l'Association américaine de psychiatrie (AAP) tandis que la Classification internationale des maladies (CIM-10), publiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), parle de trouble de la personnalité dyssociale2. La psychopathie et la sociopathie sont considérées comme deux manifestations différentes du trouble de la personnalité antisociale » , Wikipedia (on a les références qu’on mérite)

A suivre.

MK